Portrait. n.m. (Portret, pourtrait, 1175 ; p.p. de portraire "dessiner").I. 1° Représentation d'une personne réelle, spécialement de son visage, par le dessin, la peinture, la gravure. Faire le portrait de qqn. Portrait en pied. Portrait de face, de profil, de trois-quarts. Portrait grandeur nature, en miniature. Portrait au crayon, au fusain, au pastel, à l'huile. Portrait d'un peintre par lui-même. V. Autoportrait. Portrait fidèle, ressemblant, chargé, caricatural, flatté. "Un portrait est un modèle compliqué d'un artiste"(Baudelaire). Par extension. Le portrait, le genre du portrait.2° Photographie d'une personne. "C'était un très grand portrait photographique, rehaussé de couleurs d'aquarelles"(Colette).Familier et vieilli. Se faire tirer le portrait.3° Fig. Image, réplique (d'une personne), dans l'expression : Virginie "était tout le portrait de sa mère"(Balzac). C'est tout son portrait (Cf. C'est lui tout craché).4°Pop. Figure. Se faire abîmer le portrait, se faire défigurer.II.fig. Description orale, écrite d'une personne. V. peinture. Portrait physique, moral d'une personne. Faire, tracer le portrait de qqn. "Nous ne prétendons pas que le portrait que nous faisons ici soit vraisemblable"(Hugo). Le portrait des vaniteux, du bourgeois, du Français. "Portraits de femmes", de Sainte-Beuve. Le portrait, genre littéraire du XVIIe s.- Jeu du portrait, où un joueur doit deviner le nom d'une personne (ou d'une chose) en posant des questions auxquelles on ne répond que par oui ou non. - Rare. Description d'une chose. V. Peinture, tableau. "Il fit de la capitale un portrait si extravagant…"(Musset).
Définition donnée par le dictionnaire Le Robert, édition 1989.
La définition du Robert nous présente le portrait comme
une représentation par le dessin (de l’origine même du mot), la peinture, la
gravure, la photographie ou comme une description par le texte, ce qui nous
conduit à une représentation mentale par l’imaginaire, d’une personne ou dans
quelques rares cas d’une chose. Cette définition oublie la sculpture et les
innombrables bustes ou têtes que l’on peut admirer dans presque tous les musées
du monde, que ces musées soient consacrés à telle ou telle période de l’histoire
de l’art. D’autre part, ne sont pas mentionnées toutes les formes d’arts actuels
qui font appels aux nouvelles technologies et dépassent la simple représentation
d’une personne pour s’attarder sur la présentation simple d’éléments ou d’indices
permettant de construire ou de reconstruire un portrait. Certaines fonctions
du portrait restent cependant constantes quelque soit l’époque de son exécution
par un artiste. Celles en particulier qui, sous des formes très diverses, se
rapportent à l’identité, à l’idée de la mort et du souvenir à travers le temps.
« Qu’il s’agisse d’efficacité réelle ou de transmission d’un souvenir,
de moyen de parvenir sans perte d’identité à la vie d’un monde ultra-terrestre
ou du simple désir de léguer ses traits à la postérité, la pensée de la survie
et de la conjuration de l’état éphémère préside toujours à l’exécution d’un
portrait. Par ailleurs, le plaisir de contempler ses traits tels qu’ils apparaissent
à l’autre a, de tout temps, constitué un puissant facteur de succès pour ce
genre d’art, un des plus stables de l’histoire du monde. »[1]